Béthune, une ville ancienne aux traditions bien ancrées

Des seigneurs à l’émancipation communale

Ancienneté, richesse et tradition sont les termes qui caractérisent le mieux l’histoire d’une ville dont les origines sont mal connues. On peut dire que la fondation de l’église Saint Vaast après 502 témoigne d’une installation permanente à Béthune.

La ville qui occupait une position stratégique importante était aussi une cité industrielle et commerçante. Mais, Béthune devait aussi sa prospérité à l’action des seigneurs, de Robert Ier à Guy de Dampierre, en passant par Guillaume II.

Le XIIème siècle est marquée par la naissance d’une tradition qui se perpétue encore aujourd’hui : celle des Charitables. Alors que la peste plonge la ville dans la détresse, deux maréchaux ferrants Germon de Beuvry et Gautier de Béthune se rencontrent et créent une confrérie pour donner du pain aux pauvres, des soins aux malades et ensevelir les corps. Depuis 1188, les charitables continuent à perpétuer une tradition qui perdure.  

Après une expansion qui caractérise les XII et XIIIème siècle, la ville s émancipe de la tutelle des seigneurs grâce aux chartes et privilèges accordés par ceux-ci. Le privilège le plus connu est celui accordé au XIVème siècle par Eudes de Bourgogne. En effet, c’est en octobre 1346 qu’il donna la permission aux bourgeois de la ville de bâtir un beffroi. Une tour de bois fut construite mais elle s’effondra rapidement. En 1388, le seigneur de Béthune, Guillaume de Namur accorde la reconstruction du beffroi actuel en grès de pays. Le géant de pierres sera des siècles plus tard inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO (juillet 2005).


Une ville fortifiée

C’est justement pour se défendre que Béthune s’est entouré de fortifications. Des fortifications nécessaires dans un contexte belliqueux. Dans son histoire, Béthune a été régulièrement assiégée. La cité a notamment été prise dans la tourmente de la guerre de 100 ans. Dès le XVIème siècle, l’empereur germanique Charles Quint puis Vauban ont achevé de faire de Béthune une véritable forteresse. Des fortifications qui obligèrent la cité à se replier sur elle-même et entraver la modernisation de la ville pendant des siècles. 

Il faut finalement attendre la fin du XIXème siècle sous le majorat de Charles Dellisse Engrand pour que soient démolis les remparts.


Béthune, ville martyre

La première guerre mondiale marqua la ville. Béthune, ville martyre, fut menacé par les Allemands et bombardée en 1918. 90 % du centre ville était détruit, laissant un spectacle de désolation. C’est pour récompenser Béthune de son courage que le Président de la République Raymond Poincaré remit lors de sa visite le 28 décembre 1919 la Croix de la légion d’honneur et la Croix de guerre à la ville.

Entre 1920 et 1927, Béthune fut reconstruite par un groupe d’architectes dirigés par Jacques Alleman, Léon Guthmann et Paul Degez et Louis Marie Cordonnier. A côté de la reconstruction de la grand place dans un style art déco, de nombreux monuments ont été reconstruits et inaugurés : ce fut le cas pour le monument aux morts le 11 novembre 1928, l’Eglise Saint Vaast en 1927 ou encore l’hôtel de Ville le 7 avril 1929.

Durant la seconde guerre mondiale, Béthune du résister à l’occupation allemande dès le 24 mai 1940. Une résistance récompensée par la libération de la ville par les anglais dès le 4 septembre 1944. Pour tirer un trait sur 4 ans de guerre, le conseil municipal du 30 novembre 1944 remplaça le nom de la place du maréchal Pétain par l’appellation Grand Place, sur laquelle se dresse le beffroi. Pour saluer la résistance des béthunois, le Général De Gaulle vint à Béthune le 11 août 1945.


Le renouveau de l’après guerre

Après le second conflit mondial, Béthune va connaître un véritable développement, marqué par un renouveau industriel et urbain. Au niveau urbain, l’exemple de l’aménagement de la Zone à Urbaniser en Priorité au Mont Liébaut dès les années 1960 est particulièrement significatif. L’inauguration le 21 septembre 1961 de l’usine Firestone témoigne du développement économique de la cité. 

Après la venue de Mac-Mahon (1874), Sadi Carnot (1889) et Raymond Poincaré (1916, 1919), la réception sur la Grand place, le 28 janvier 1988 du Président de la République François Mitterrand marquera longtemps le passé de la ville. Une ville entrée aussi dans l’histoire sportive du pays en accueillant le 2 juillet 1984 l’arrivée d’une étape du tour de France. 

Béthune et son Patrimoine